La classe, l’œuvre !
Inrap-MDAA © Julien Boislève
« Photosensible ! » est un projet inspiré des enduits peints découverts sur le site archéologique de la Verrerie à Arles. Sur les fresques de la maison de la Harpiste, un pigment rouge, le cinabre, noircit à la lumière. Sans intervention, les peintures sont amenées à disparaître.
En écho à cette problématique, le projet met en avant une technique photosensible : l’anthotype.
En utilisant les pigments présents dans divers végétaux, ce procédé photographique naturel ne peut pas être fixé et crée des images éphémères. Plus les photos sont exposées à la lumière, plus elles sont amenées à se ternir, et elles aussi à disparaître.
Après 10 séances, accompagnés de l’artiste Sabrina Martinez, les élèves présentent leurs anthotypes. Inspirés de motifs antiques, ils reflètent la diversité de couleurs disponibles dans notre environnement, tout aussi fragile que des fresques millénaires.
À Arles, en rive droite du Rhône, dans le quartier de Trinquetaille, une opération archéologique programmée a permis, entre 2014 et 2017, de reprendre l’étude du site de la Verrerie qui avait fait l’objet de fouilles au début des années 80.
Cette opération archéologique, menée par le musée départemental Arles antique, permet de mettre au jour une luxueuse maison romaine, baptisée « maison de la Harpiste » en référence à l’un des personnages peints découverts dans une des pièces.
Construite entre 70 et 50 av. J.-C., la maison se distingue par sa datation précoce, son caractère luxueux et l’état de conservation de ses enduits peints.
Dans l’une des pièces, ce style donne l’illusion d’une architecture monumentale avec des imitations de marbres aux couleurs chatoyantes.
Dans l’autre, une pièce d’apparat, les peintures représentent sur fond rouge des personnages de grande taille, dont la désormais célèbre harpiste qui donne son nom à la maison.
Les élèves ont tout d'abord pris connaissance du contexte historique avec 3 séances de visites : au musée pour découvrir le projet, ce qu'est une fresque antique, une rencontre avec une conservatrice-restauratrice étudiant les peintures romaines, ainsi qu'une visite sur le site archéologique (aujourd'hui jardin occupé par un tiers-lieu).
Ils ont ensuite bénéficié de 5 séances de pratique artistique, accompagnés de l'artiste Sabrina Martinez, pour réaliser des anthotypes en s'inspirant de motifs antiques.