La classe, l’œuvre !
© Musée Girodet
Pourquoi Girodet peint-il à la lumière d'une grande lampe au coeur de la nuit ? Quels étranges objets se cachaient dans son atelier ? D'où viennent les histoires qu'il racontait dans ses tableaux? Lui arrivait-il d'être en panne d'inspiration ?
A partir de l'observation du tableau "Girodet peignant Pygmalion et Galatée", les élèves de TPS - GS de l'école Jean Moulin ont compris que le travail d’un artiste comme Girodet consistait à raconter des histoires tirées d’un passé lointain, lui-même découpé en périodes historiques, et que la lumière était nécessaire dans la création artistique, que ce soit pour s’éclairer pendant que l’on crée ou pour jouer avec la lumière et les ombres qu’elle génère.
Partant de ces éléments, les enfants se sont mis dans la peau de Girodet et ont imaginé des histoires du passé à partir de 5 objets choisis. Puis, ils ont raconté ces histoires sous forme de saynètes (grâce à leur ombre, projetée sur un mur) qui ont été photographiées et montées en film.
Au coeur de la nuit, à la lumière d'une grande lampe, le peintre Girodet travaille au dernier chef-d'oeuvre de sa vie : "Pygmalion et Galatée", un grand tableau d'histoire présenté au Salon en 1819, au terme de sept années de travail acharné.
Ce tableau, qui représente le moment où la statue Galatée prend vie, grâce à l'intervention de Vénus, sous les yeux (et à la demande) de son créateur Pygmalion, lui a été commandé par le comte de Sommariva, riche collectionneur italien qui figure assis à gauche. Derrière lui se trouve un élève de Girodet, François-Louis Dejuinne. Peut-être est-ce à la demande du comte, à bout de patience, que Dejuinne a peint ce petit tableau, en attendant que Girodet lui-même finisse le sien. Toujours est-il qu'il faisait, lui aussi, partie de la collection du comte.
Quoiqu'il en soit, ce tableau nous fournit de précieuses informations sur la façon dont Girodet travaillait vers la fin de sa vie et sur son atelier, qui fourmillait d'objets divers, issus du passé.
Pour aboutir à la réalisation du film prévu, 5 séances au musée et 2 séances à l’école ont été nécessaires. A chaque fois, la classe était scindée en 3 groupes répartis sur 3 activités. Les séances se sont enchaînées entre janvier et avril.
D'abord la découverte du musée, de l'acte de peindre, du tableau de Dejuinne et de 5 objets issus de 5 périodes historiques différentes qui auraient pu se trouver dans l'atelier de Girodet et lui inspirer des histoires.
Ensuite l'appréhension du rôle de la lumière dans la création (dessiner les yeux bandés, dessiner avec de l'encre invisible, visiter le musée dans le noir...).
Puis des ateliers d'art plastique pour s'approprier les 5 objets du projet et découvrir le potentiel des ombres chinoises pour raconter une histoire (comme dans les films de Michel Ocelot).
Pour finir, l'atelier "cinéma" au cours duquel les élèves ont interprété les 5 histoires qu'ils ont inventées à partir des 5 objets du projet.